Vendredi 25 février 2022, 10 heures.
Conseil d’État, rue de la Science 33, 1040 Bruxelles
Julian Assange a récemment été une nouvelle fois nominé pour le prix Nobel de la Paix. Les prix que WikiLeaks a déjà reçus ne se comptent plus : pour le journalisme critique, pour la transparence, pour la démocratie…
Pourtant, le fondateur de WikiLeaks est enfermé depuis près de 3 ans à Londres, à Belmarsh, la prison la plus surveillée du Royaume-Uni, qui est normalement destinée aux criminels du terrorisme international ou des pédophiles. Assange y est en « détention préventive » en attente d’une possible extradition vers les États-Unis. Le rapporteur des Nations Unies, Nils Melzer, a dénoncé la torture dont il a été victime pendant son emprisonnement à Londres.
Avant cela, Assange avait été enfermé pendant 7 ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, où il avait été filmé et mis sur écoute jusque dans les toilettes, et d’où les services de renseignement américains avaient prévu de l’enlever en 2017 pour l’assassiner.
Où est la logique d’un tel traitement d’un journaliste dans un pays occidental civilisé ? En fait, il ne faut pas chercher très loin. Le gouvernement états-unien, les dirigeants de Wall Street, le Pentagone et la CIA sont sur le sentier de la guerre, et leurs “alliés” de l’OTAN, principalement le Royaume-Uni, doivent les suivre aveuglément. Après la débâcle au Moyen-Orient et la fin de la “guerre contre le terrorisme”, les États-Unis se dirigent vers une confrontation de plus en plus agressive avec leurs rivaux géopolitiques directs, la Chine et la Russie.
Une organisation comme WikiLeaks pourrait continuer à nous ouvrir les yeux sur les plans de guerre des États-Unis, exposer leurs mensonges et mettre à mal la propagande que nous devons avaler quotidiennement à ce sujet dans nos grands médias. Elle nous a montré que les “interventions militaires” au Moyen-Orient n’avaient rien à voir avec l’instauration de la démocratie dans ces pays, mais tout à voir avec les intérêts géopolitiques et impérialistes. Des intérêts pour lesquels ils n’ont pas reculé devant des mensonges flagrants, comme les armes de destruction massive fabriquées en Irak.
Les poursuites engagées contre Assange relèvent d’un processus purement géopolitique, mais elles nous montrent également quelque chose sur le monde dans lequel nous vivons et les intérêts qui le gouvernent. La façon vindicative dont les États-Unis persécutent Assange n’a qu’un seul but : faire peur aux journalistes critiques, aux citoyens vigilants et aux lanceurs d’alerte du monde entier en leur envoyant un message clair. “Personne ne fourre son nez dans nos affaires militaires et géopolitiques en toute impunité.”
Lorsqu’il s’agit du sort d’Assange et de WikiLeaks, les lèvres des rédacteurs de journaux et des politiciens de notre pays restent scellées. Et ce, même à un moment où Amnesty International ne peut décrire autrement la procédure d’extradition d’Assange que comme une “parodie de justice”.
À Louvain, 1000 citoyens ont soutenu la demande à leur municipalité, introduite par un comité de solidarité, de dénoncer la persécution d’Assange, d’informer les citoyens à ce sujet et d’introduire un statut de « lanceur d’alerte » pour ses employés. Afin de ne pas avoir à répondre à cette question – un simple oui ou non aurait suffi – le conseil municipal de Louvain s’est déclaré “incompétent” pour le faire. Le comité s’est rendu au Conseil d’État pour contester ce soi-disant manque de compétence.
L’audience aura lieu le 25 février à 10h.
Nous appelons tous les citoyens de Louvain, de Bruxelles, de Flandre et de Wallonie à être présents devant le Conseil d’Etat pour soutenir le comité de solidarité et surtout Julian Assange lui-même :
– Libération immédiate de Julian Assange !
– Le Conseil de la ville de Louvain doit se prononcer sur ses poursuites !
– Le Conseil d’État doit admettre un plaidoyer sur le fond !
– Pas de rejet de cette affaire sous prétexte de règles de procédure !